8 Mars : Femmes: Revendications de Solidaires
article du journal L'Union sur le 8 mars
Le patriarcat (système de domination du masculin qui incarne à la fois le supérieur et l’universel) opprime les femmes et les LGBTI+ (avec les normes de genre qui pèsent sur l’identité).
L’hétéro-patriarcat, fusion du patriarcat et de l’hétéronormativité, impose comme norme un couple homme-femme avec un homme dominant, opprime les LGBTI+ et les femmes.
Droits reproductifs, contraception, avortement et santé, Solidaires revendique
Le droit à disposer de son corps est fondamental pour les femmes. Les luttes ont gagné les droits acquis en ce domaine, mais les attaques menées par les tenants d’ordres religieux, moraux, réactionnaires restent bien présentes. Les moyens financiers font également défaut pour pallier aux inégalités sociales et géographiques devant l’accès aux soins et l’information.
- Le maintien des CIVG de proximité, et la création de nouvelles structures en fonction des besoins du public.
- L’application effective de la loi de 2001 sur l’IVG et la contraception, et le respect de l’obligation pour les établissements d’organiser la pratique de l’avortement, et la suppression de la double clause de conscience dans les établissements publics de santé.
- L’amélioration de l’accès aux soins et à la planification familiale pour toutes et tous.
- Le remboursement et/ou la gratuité de tous les moyens de contraception.
- Le développement de l’information et de l’éducation sexuelle auprès de tous les publics, ainsi que l’éducation à l’égalité fille/garçon.
- La défense, partout dans le monde, du droit à la contraception et à l’IVG. Dans ce sens, nous serons vigilant-es face aux attaques régressives qui se déploient au niveau européen. Nous demandons la constitutionalisation du droit à l’avortement en France.
- Favoriser le développement de la contraception masculine afin qu’elle ne soit pas supportée seulement par les femmes.
- La prise en compte du genre et du sexe dans l’amélioration des conditions de travail et la prévention des risques professionnels.
- Remboursement à 100 % de la PMA.
- Une PMA pour tous.tes, incluant les personnes trans, le libre choix du degré de médicalisation, qui préserverait le droit à l’anonymat du don de gamètes et le droit à l’accouchement sous X.
- Formation de l’ensemble des étudiant-es en médecine sur toutes les questions des droits reproductifs.
Violences
Violences conjugales, violences sexuelles, violences sexistes au travail, violences intra-familiales touchent en immense majorité les femmes. Le système patriarcal qui les génère et les perpétue est la première cible de la lutte à mener. C’est pourquoi cette lutte passe nécessairement par la lutte contre le sexisme et par la promotion des comportements non sexistes. Solidaires revendique la ratification de la Convention 190 de l’Organisation Internationale du Travail de 2019 (première loi mondiale contre les violences sexistes et sexuelles au travail), et l’extension dans le droit français en application, pour plus de droits pour les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles au travail.
- Par un travail d’information, de prévention et de promotion des comportements non sexistes. La loi contre le harcèlement sexuel doit être rappelée chaque fois que nécessaire.
- Par la prise en charge collective sur le lieu de travail de la situation de violence et le soutien à la victime, souvent isolée et parfois mise à l’écart du collectif de travail pour avoir soulevé le problème.
- Par une action syndicale des délégué-es syndicaux, représentant-es dans les comités sociaux (CSE et CSA) notamment dans leur format conditions de travail, voire avec la-le référent-e harcèlement sexuel des CSE (existe uniquement dans le privé). C’est toute la section syndicale qui doit intervenir auprès de la direction, de la médecine du travail, de l’inspection du travail, des services sociaux… avec le soutien éventuel à des initiatives en justice (prud’hommes ou/et pénal). Les DP délégué-es du personnel en CSE ont une responsabilité particulière avec la mise en œuvre du droit d’alerte. Les instances en santé et conditions de travail doivent enquêter sur le lien avec l’organisation du travail notamment dans les situations de relations avec le public.
- Par l’accompagnement des victimes dans leurs démarches et, selon le type de violences subies, par des relais avec des associations d’aide aux victimes.
- Les accords égalité professionnelle doivent comporter des mesures spécifiques : par exemple, la mise en place de mesures d’accompagnement des victimes en cas d’agression.
- Un traitement concret suite à l’intégration des violences sexistes et sexuelles au travail dans le Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) depuis 2018 ainsi que son inclusion dans le programme annuel de prévention.
- La prise en compte des conséquences des violences conjugales dans le déroulement de carrières des femmes (absence de sanctions, et/ou de revalorisation de situation en raison des conséquences qu’ont les violences conjugales sur la salariée).
- La mise en place au sein des entreprises et des administrations publiques de mesures d’actions sociales et administratives visant à aider matériellement les femmes victimes de violences conjugales (logement, prise en charge des frais juridiques, aménagement d’horaires, facilités de mutation…).
- La formation des salarié-es et des différents acteurs de la prévention (élu-es en instances en santé et conditions de travail des CSE et CSA médecins de prévention, les assistant-es de prévention, etc.) et de l’encadrement à la lutte et la prise en charge des femmes victimes de violences sexistes et sexuelles, notamment les référent-es harcèlement sexuel.
- La reconnaissance de toutes les violences au travail et leur prise en compte systématique par les instances en santé et conditions de travail (déclaration d’accident, arbre des causes, convocation des instances santé et conditions de travail extraordinaire) et dans les procédures hygiènes et sécurité.
Par une sensibilisation des personnels et des élu-es du personnel qui permette de détecter et d’entendre ces situations de violences et d’orienter les salariées concernées.
- Par la prise en compte des conséquences de violences conjugales dans la défense de salariées (par exemple dans un licenciement pour absences irrégulières).
- Par une expression syndicale régulière sur cette question (bulletins, tracts…).
- Par l’augmentation du nombre de places d’accueil en hébergement d’urgence pour les femmes victimes de violences conjugales.
- En créant les conditions qui permettent aux salariées de parler d’éventuelles agressions sur le lieu de travail (affichage, expression syndicale…).
- En orientant et en accompagnant les victimes vers les permanences juridiques, sociales, psychologiques spécialisées et vers la démarche judiciaire.
- En luttant contre les ambiances sexistes qui verrouillent la parole des femmes et cautionnent les agresseurs.
- En accompagnant leur reprise au travail soit sur leur ancien poste, soit, si elles le désirent, avec une mutation.
- Une éducation non-sexiste dès la petite enfance (crèches, école…).
- L’interdiction des pubs sexistes et autres supports de communication véhiculant des messages sexistes.
- L’application des lois sur les discriminations contre les LGBT.
- Un plan d’urgence pour les personnes voulant sortir de la prostitution afin de leur assurer une alternative pérenne, des lieux d’accueil et de soutien.
- Des titres de séjour pour les personnes étrangères soumises à l’exploitation sexuelle et au trafic.
- La criminalisation du proxénétisme, la confiscation des biens provenant de l’exploitation sexuelle pour les affecter à l’aide aux personnes prostituées ; la lutte contre le blanchiment de l’argent de la prostitution rendu possible par les paradis fiscaux et judiciaires et les circuits financiers.
- Une politique de formation et d’éducation à la sexualité, dans le respect de l’autre.
- L’accès pour toutes et tous aux droits universels : soins, prestations sociales, logement, formations.
Femmes immigrées, femmes étrangères, femmes sans papiers
Si les motifs et parcours de migration sont multiples, ces femmes sont toutes confrontées à des discriminations sexistes, racistes et classistes, qui relèvent tant du droit que des représentations et pratiques sociales. Aussi, agir sur les lois et politiques publiques est primordial, tout comme agir sur les pratiques sexistes et racistes qui contribuent à l’exploitation et à la domination renforcées des femmes immigrées en France.
- Des politiques efficaces de lutte contre les stéréotypes et les discriminations sexistes et racistes dans le champ du travail comme dans l’ensemble de la société.
- Un statut autonome pour les femmes étrangères, la reconnaissance de leurs droits individuels et un titre de séjour assorti d’une autorisation de travail systématique, quel que soit leur mode d’entrée en France.
- L’effectivité du maintien du droit au séjour pour les femmes subissant des violences et en cas de rupture conjugale, et son extension au-delà de la première demande de séjour.
- Le droit d’asile pour les femmes fuyant leur pays pour échapper aux discriminations sexistes, aux mutilations sexuelles, maltraitances, mariages forcés, viols de guerre… mais aussi pour les hommes et les femmes subissant des persécutions en raison de leur orientation sexuelle ou de leurs actions comme de leurs idées en faveur des droits des femmes et des Lesbiennes Gais Bi et Transsexuel-les.
- Des actions pour favoriser l’accès à la formation des femmes étrangères et notamment des primo-arrivantes.
- L’abrogation des codes de statuts personnels et le refus de leur application en France et la promulgation de lois civiles égalitaires.