15 octobre 2011: Manif des victimes de l'amiante à Saint Quentin
L’Andeva et la Fnath ont maintenu la décision d’aller manifester sous les fenêtres de Xavier Bertrand à Saint-Quentin Il faut prendre la mesure de la gravité de ce qui s’est passé. Alors que depuis quinze ans, les victimes de l’amiante n’ont cessé d’avancer dans la défense de leurs droits, c’est la première fois qu’un gouvernement prépare une attaque en règle de ce niveau. Il doit savoir que les victimes de l’amiante ne reculeront pas. Elles ont au moins trois raisons d’aller manifester à Saint-Quentin :
1) Même s’il y a eu recul, l’intention de baisser les indemnisations demeure. Ce décret reste une menace à moyen terme, puisqu’il laisse ouverte la possibilité que le président du Fiva soit choisi parmi les membres de la Cour des comptes (qui s’est déjà illustrée par le passé en proposant d’éliminer 90% des bénéficiaires de l’Allocation de cessation anticipée d’activité en limitant le bénéfice de cette allocation aux seuls malades de l’amiante).
2) Xavier Bertrand a signé un autre décret scélérat le 3 juin 2011 sur l’amiante dans les bâtiments, qui donne une prime aux propriétaires délinquants : ils avaient 9 ans pour engager des travaux de désamiantage en particulier dans les immeubles de grande hauteur et n’ont pas respecté ces délais. Au lieu de les sanctionner, le décret leur accorde une dérogation sans date de fin. Cette complaisance et ce laxisme en matière de prévention ont un coût humain : de nouvelles vies qui seront brisées par l’amiante, avec des drames qui auraient été évités si la loi avait été respectée. L’Andeva a engagé un recours en Conseil d’Etat pour faire annuler ce décret.
3) A Saint-Quentin, l’Andeva et la Fnath rappellent au ministre du Travail et de la Santé que nous sommes dans un Etat de droit où la vie humaine a un prix et ou ceux qui la mettent en péril en bafouant la loi doivent être sanctionnés et rendre des comptes à la Justice. Alors qu’à Turin vont être jugés deux hauts dirigeants d’Eternit contre lesquels le procureur a requis 20 ans de prison, en France les victimes de l’amiante attendent toujours le procès des responsables. Une délégation de 90 amis italiens de l’Afeva viendra en car de Casale Monferrato pour manifester à Saint-Quentin.